Le barcoding moléculaire permet d’identifier rigoureusement des animaux, des microorganismes ou encore des plantes. Dans cet article, son utilisation sera illustrée dans le cadre du développement d’ingrédients cosmétiques d’origine végétale. En effet, à réception, les plantes sont susceptibles d’être contaminées ou substituées par d’autres espèces. Ces évènements modifient la pureté de l’échantillon et peuvent affecter la qualité et l’efficacité de l’actif commercialisé. Ainsi, avant l’utilisation de toute matière première naturelle, il est indispensable de valider strictement son identité et l’absence de contaminants.
Lors du développement d’un actif naturel, la matière première est réceptionnée sous forme de poudre. Plusieurs analyses menées conjointement permettent l’identification de cette dernière :
- un examen organoleptique : évaluation de l’aspect, de la couleur, de l’odeur, de la granulométrie, etc. ;
- un examen botanique : analyse microscopique consistant en l’observation de l’ensemble des éléments caractéristiques de la plante ou de la partie de la plante (tiges, feuilles, fleurs, racines, graines) ;
- des études physico-chimiques : évaluation de la composition (sucres, lipides, protéines, polyphénols, etc.), test de solubilisation, etc.
En dépit de cette batterie d’analyses, certaines espèces présentent des caractéristiques visuelles et physico-chimiques semblables rendant leur identification impossible. En effet, sous forme de poudre, un nombre important de caractéristiques aidant à identifier la plante sont perdues. De plus, lors de ces examens, des contaminations mineures sont susceptibles de ne pas être détectées.
Les développements technologiques en lien avec la génétique ont contribué à la mise en place d’une méthode puissante applicable à l’identification des espèces végétales : le barcoding moléculaire. En effet, chaque espèce végétale possède sa propre empreinte génétique caractérisée par des fragments d’ADN uniques, tel un code-barres, la distinguant de toute autre espèce.
À partir d’un échantillon, le barcoding moléculaire vise à extraire, amplifier, séquencer et comparer les fragments spécifiques avec ceux publiés dans des bases de données, afin d’identifier une ou plusieurs espèces. Outre l’identification, le barcoding moléculaire détecte l’éventuelle présence de contaminants.
SILAB utilise la technologie de barcoding moléculaire lors de deux étapes-clés du développement de ses actifs : la sélection de la matière première et la diversification de ses approvisionnements. Grâce à cette nouvelle méthode, SILAB renforce la sécurisation de son approvisionnement et optimise le choix de ses fournisseurs.
Parmi les exemples récents, dans le cadre du développement de APIOSKIN®, l’entreprise s’est intéressée à une pectine singulière, les apiogalacturonanes (APG), et a montré leur potentiel hygroscopique. SILAB a ainsi identifié la lentille d’eau (Spirodela polyrhiza) pour son importante teneur en APG. Toutefois, les méthodes usuelles d’identification botanique présentant des limites pour distinguer les différentes espèces de lentilles d’eau réceptionnées sous la forme de poudre, le barcoding moléculaire s’est alors imposé comme un outil de choix pour garantir la validation de la source d’approvisionnement. Seule l’application du barcoding moléculaire a sécurisé l’identité et la pureté des échantillons nécessaires au développement de ce nouvel ingrédient hydratant. En effet, parmi les lots testés, 20% se sont avérés contaminés par d’autres espèces.
En intégrant la technologie de barcoding moléculaire, SILAB renforce son expertise dans la maîtrise du naturel et franchit un cap supplémentaire dans la sécurisation de ses matières premières.